Bon. Après une nouvelle multitude de questionnement, me revoilà à tapoter sur mon clavier. Pour écrire ce que j’ai sur le cœur, ce que j’apprends, mes réflexions du quotidien.

En fait, cette période chamboule quand même pas mal de choses. Je me questionne beaucoup sur la raison d’être de ce blog. Parce que ça y est, j’ai l’impression d’avoir fait le tour du sujet et d’avoir envie de passer à autre chose. Oui je ne me sens plus tellement concernée par les problématiques de la discrétion depuis un petit moment et vous vous doutez sûrement pourquoi. Déjà, parce que je suis extrêmement soulagée d’avoir compris et accepté ma discrétion. Et puis, depuis que je peux passer mes soirées seule sans culpabiliser, que je travaille avec une poignée de personnes de confiance, que je vois mes amis proches, ma famille, par petits groupes, que j’ai le temps pour mes projets persos, que je ne me sens plus obligée d’être sans cesse confrontée aux autres, je me sens mieux. En fait, grâce aux restrictions sociales liées à la pandémie, la discrétion n’est plus un problème. Et j’ai pris conscience d’une chose : cette vie me convient.

Bien sûr, je suis aussi la première à pleurer mes bières et mes muscles perdus, à avoir plus envie que jamais de repartir sur les routes et à ne plus savoir ce que danser jusqu’au bout de la nuit veut dire… comme vous. Mais, malgré ce manque indéniable, je me suis retrouvée agréablement à l’aise dans cette nouvelle vie. Et pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, comme vous le savez, je me suis récemment lancée en tant qu’auto-entrepreneure. J’ai suivi le vent de liberté qui souffle à mes oreilles depuis plusieurs années. Comme la plupart des personnes qui se lancent en indépendant, c’est un mode de vie qui est ancré en moi depuis très petite grâce à mes aspirations, mes passions, mon éducation, et grâce à un certain modèle parental (papa intermittent du spectacle et maman guide de tourisme équestre) que j’ai eu envie de suivre. Cela fait plusieurs mois maintenant que j’ai décidé d’être mon propre patron, avec les difficultés et les libertés que cela implique. Et vraiment, j’adore. Le freelancing devient de plus en plus reconnu et recherché, à juste titre. Même si c’est la galère, c’est de la bonne galère. C’est hyper flippant. Tu as l’impression de mettre ta vie en jeu parce que tu n’as aucune stabilité financière (si t’as pas de client t’as pas de sous) et tu ne peux t’en vouloir qu’à toi-même. Mais c’est aussi la possibilité de choisir les personnes avec qui tu veux travailler, être en accord avec tes valeurs, créer ton propre planning (travailler le dimanche quand il pleut, le bonheur !). C’est une véritable source d’épanouissement et de développement personnel (d’où ce blog oui c’est sûr) qui peut convenir à de nombreu·ses d’entre nous (discrets ou non !).

Halte pépite ! Si le mode de vie d’indépendant t’intéresse (tu t’es peut-être même déjà lancé·e) je recommande le fabuleux podcast Young, Wild et Freelance de Thomas Burbidge qui m’aide énormément sur mon approche du freelancing au quotidien. Une pépite, vraiment.

Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que ce choix de mode de vie a été aussi certainement dicté inconsciemment par ma très chère discrétion. Une véritable aubaine. En tant que discrète, j’apprécie les relations saines de confiance. Et en tant que freelance, je peux avoir les relations privilégiées qui me conviennent si bien avec les clients de mon choix (bon pas tant choisis pour l’instant parce que c’est le début et que je prends tout ce qui passe sous mon nez). Soit je suis maître de mon propre projet, soit j’apporte ma valeur ajoutée à un projet qui correspond à mes valeurs. Je peux avancer des heures non stop sur mon travail sans me forcer à sociabiliser. Si il fait grand soleil, je choisis de sortir (le soleil, cette obsession !). Si je ne suis pas bien, je me repose, parce que je sais que je pourrai carburer plus tard, ou que j’ai déjà bien carburé avant. Et finalement, je rencontre beaucoup de gens. Et je bouge. J’adore bouger. Ce jour où je suis partie pour un tournage vidéo à vélo, ma caméra dans mon sac à dos et mon stabilisateur vaguement accroché à mon porte bagage, un podcast dans les oreilles, j’avais un sourire jusqu’aux oreilles. J’ai su que je voulais vivre comme ça. Avoir le choix de cette vie est une chance incroyable, j’en suis consciente.

Vu comme ça, c’est à se demander pourquoi tout le monde n’est pas freelance.

Ah, si tout le monde était comme moi, ce serait le cas : on vivrait dans un monde d’indépendants. Mais heureusement, chacun est différent. Et chacun doit trouver son chemin, la vie qui lui convient suivant ses aspirations, son tempérament, la place qu’il souhaite prendre au sein de la société. Faire le choix de l’indépendance m’a permis de mettre à profit les qualités qu’offre ma discrétion. En tant que discret, il n’est pas toujours facile de se sentir à l’aise dans un environnement qui ne nous aide pas à nous exprimer. Votre mode de vie idéal est certainement complètement différent du mien et tant mieux, sinon ce serait trop triste. Mais ça vaut le coup de se poser la question, vraiment. Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a pas de modèle ni de formule magique pour être heureux et accompli. Mais on peut construire son propre mode de vie.

Ça parait si facile.

Vous vous dites sûrement que ce n’est pas si simple. Non, rien ne l’est. Je n’ai pas la prétention de savoir ce qui est bien pour vous. C’est sûr, mon quotidien est rythmé par ma créativité et je pense avoir trouvé le mode de vie qui me permet de l’exploiter. Je dois encore le construire, j’en suis au tout début. Je découvre, comme vous. J’appréhende beaucoup. Mais j’ai très envie de continuer. Parce que j’ai besoin de trouver ce qui me rend heureuse de me lever tous les matins. Ecrire ces lignes en fait partie. Maintenant je me demande comment je vais continuer.

Cette situation pandémique qui a tué les liens sociaux m’a souvent donné l’occasion de me perdre dans les méandres des réseaux sociaux. Les choses sont plus belles lorsqu’elles sont partagées, et les réseaux nous le permettent si bien que j’ai eu envie d’en profiter. Je crois qu’au fond de moi j’avais envie de faire ouvrir les yeux au monde entier sur la discrétion. Et d’être reconnue pour ça. Mais c’était oublier que je peux avant tout en faire profiter ceux qui m’entourent. Les réseaux sociaux ont la particularité de donner l’impression que la reconnaissance est accessible à tout le monde. Ça l’est, mais la réalité est bien plus complexe que celle d’instagram. J’ai parfois oublié que la vie, ce n’est pas celle que l’on mène en virtuel, mais bien celle que l’on choisit de se forger au quotidien. En fait, la discrétion est quelque chose dont j’ai envie de parler, et le blog est une manière de le faire. Mais ce que je préfère, c’est d’en discuter en vrai. Vous savez, avec des vrais gens, autour d’une vraie bière. Et de revivre les émotions intenses procurées. Les réseaux, c’est bien, mais ce n’est pas la vraie vie. Cette fucking pandémie nous l’a fait oublier. 

Bref, je cherche encore la raison d’être de ce blog, parce que je le fais pour moi mais aussi pour les autres. J’ai envie de continuer de m’inspirer des autres et d’être une source d’inspiration à mon tour. Réellement et virtuellement.

Aller, je m ‘arrête là, parce que ça devient déprimant (et je crois qu’il reste une petite bière au frigo).
Juste, prenez soin de vous.

Discrete power